i’m not on the guest list

alternative culture & nightlife in brussels

save the nights

Written in

by

bon. p’tit récap, car ça fait longtemps. 

y a eu le confinement et les heures d’offres culturelles en ligne. j’ai pas eu le coeur d’en parler. 

y a eu les étranges périodes depuis entre déconfinement où tout était fermé et interdit, où il se passait des trucs mais vallait mieux pas en parler : par respect pour plein de gens de tous les côtés. 

puis, timidement la culture a réouvert, et fallait réserver. 

j’ai tout raté. 

j’aime trop jouer le côté spontané, et faire des sauts de puces entre plusieurs lieux, alors prévoir à ce point c’était pas jouable pour moi. 

maintenant on entre dans une nouvelle période où tout réouvre sous conditions. 

ça me pose problème de te proposer des trucs : not on the guest list, ça veut dire énormément de choses pour moi. 

et là, encore une fois quelles que soient les opinions,  qu’on soit en faveur, qu’on trouve pas ça encore assez ou qu’on soit tout à fait contre, je pense qu’on s’accorde assez bien sur le fait que le système nous crée une fameuse guest list à toutes les entrées, avec contrôle d’identité… 

j’arrive donc pas encore à te causer de trucs que je voudrais faire. 

#SafeNightNow

en plus, entre temps il y a tous les témoignages qui sortent sur les agressions sexuelles et le viols dans les bars.

et c’est un paquet de bars et on comprend bien que le système est en place. c’est pas quelques mecs isolés et bizarres, dans leur coin en cachette. et c’est dans tous les quartiers. et en lisant les noms des bars en question, et d’ailleurs pour certains cités je connais l’une ou l’autre fille qui y a été victime à un moment ou un autre… 

bref, ce serait quand même bien que tous ces lieux, que les orgas de fêtes, de soirées, de clubs, les DJ’s, les collectifs… que tout se monde se mette un peu à réfléchir à un plan pour une véritable #SafeNightNow pour sauver la nuit… 

on pourrait imaginer une charte claire avec leurs engagements pour que les lieux soient safes, faire un bon screening des équipes en place et pas laisser bosser les videurs, barmans ou gérants aux agissements problématiques, donner des formations à leur personnel afin de comprendre et pouvoir réagir quand une personne commence à avoir un comportement étrange, ne pas attendre que cette personne demande de l’aide, voir aussi avec les compagnies de taxi pour assurer que les meufs rentrent chez elles en sécurité et non qu’elles prennent le risque d’une autre agression… 

purée quand je pense à la vie d’une femme, c’est quand même semé d’embûches pour éviter les agressions. tu m’étonnes que j’ai jamais accroché aux jeux vidéos, ça me fait trop penser à un samedi soir où je tente de faire la fête et de rentrer en un morceau chez moi…

alors, puisque j’ai ton attention, je t’avoue que pour mes choix un autre élément perturbant s’ajoute : c’est le fait que c’est chaud aussi au niveau programmation artistique. j’ai entendu parler de quelques mecs qui sont à la programmation de lieux ou de bars bruxellois et qui boycottent des meufs, musiciennes, qui répondent pas “favorablement” à leurs tentatives de harcèlement. 

et sinon, pendant ce temps quand on s’indigne de la présence de gars comme Elvis Roméo (qui avait été accusé d’agression sexuelle l’an dernier et avait reconnu les faits) au festival des libertés, un festival de solidarité (mais apparemment pas avec les femmes et pas avec les victimes d’agressions sexuelles), on nous reproche de tenter de gâcher leurs carrières et des les boycotter. et en plus ça se passe dans un théâtre, au moment de #MeTooTheatre…

perso, je demande pas à boycotter de telles personnes, mais au vu du nombre d’artistes qui existent, il y a moyen de faire d’autres choix. les places sont rares, les élus peu nombreux, on peut tendre la main à d’autres personnes et favoriser d’autres carrières, je pense….  et surtout un festival qui est censé, par sa programmation, nous faire réaliser les problèmes d’oppresions, que ce festival programme un représentant de l’oppression faite aux femmes, c’est quand même un stretch qu’il faudrait prendre le temps de nous expliquer. 

bref, tout ça pour dire que c’est devenu compliqué de sortir, de fêter, de se culturer (et j’ai même pas abordé notre trauma et que là où certaines personnes sont un peu dans le déni et font des mégas fêtes tout le temps, d’autres sont encore dans le “pas trop, pas trop vite, la foule me donne le tournis”… 

quelques propositions de sorties

pourtant l’agenda est quand même mis à jour, hein : malgré tout je prends note de trucs qui m’intéressent. je te laisse checker le calendrier et voici quelques moments chauds : 

en ce moment, et jusque fin du mois, il y a le festival du coucou puissant : un festival inter-occupations, donc dans des squats ou des lieux sous convention d’occupation. les entrées sont plus libres dans ces lieux-là. 

on y va pour voir un film, manger ensemble, discuter du droit au logement, de celui des personnes réfugiées ou encore de convergence des luttes à la faveur d’un événement où se trouvent les membres du mouvement Zapatistes en visite en ce moment… prend de quoi te couvrir avant d’y aller, ce sont des lieux pas forcément chauffés et en plus avec le prix de l’énergie qui explose, on va faire un peu gaffe…

si la pandémie t’as laissé‧e un goût de trop peu, un manque de sensualité, d’érotisme, de sexualité (joyeuse, consentente et entre personnes majeures), tu pourrais aller faire un tour du côté de l’expo Lusted Men, histoire de se rincer l’oeil sur la nudité d’hommes nus pour changer un peu; ça se passe à la librairie La Nomade, à Saint-Gilles. 

le collectif Kom Chez Ta mère accueille aussi dès ce jeudi, une expo autour de la sexe-positivité : c’est Désa-Corps de l’artiste Léonie Stolberg. expo, ateliers, concerts, discussions dans un lieu qui se veut ouvert et bienveillant pour s’interroger collectivement sur nos corps, ce qui les contraignent, ce que la société nous impose de conformité…

et le 30 octobre, à l’Hectolitre, l’émission panikéenne Hot Lips fêtera ses 4 ans et nous propose le spectacle “l’Apologie du Cul”, suivie d’une performance sonore ensuite. 

au Cinéma Nova, il y a Lydia Lunch qui sera de passage aussi. on découvre un docu qui retrace un peu son parcours et elle nous fera aussi une perfo de spoken words… soirée rock punk ciné poésie par la “queen of the underground”… 

je m’arrête là avec les propositions, je trouve que pour un retour après une période où on nous a interdit de nous asseoir côte à côte, te proposer de quoi alimenter tes fantasmes et ta vie sexuelle, si possible avec d’autres corps frétillants d’excitation est la meilleure façon de faire. 

voilà, comme tu vois je vais bien, j’ai pas perdu mon habitude, sous prétexte d’agenda, de poser mes opinions personnelles sur l’état du monde et je tente toujours de passer le pied dans une porte qui s’ouvre, afin que le plus grand nombre puisse s’y faufiler, et passer un moment de manière respectueuse de chacune de toi…. 

on se capte ici et là ? écris-moi, donne des nouvelles, tu m’as un peu manqué…

Advertisement

Tags

Leave a Reply

Fill in your details below or click an icon to log in:

WordPress.com Logo

You are commenting using your WordPress.com account. Log Out /  Change )

Facebook photo

You are commenting using your Facebook account. Log Out /  Change )

Connecting to %s

%d bloggers like this: