je t’avoue que depuis la réouverture des lieux de culture – mais sur réservation uniquement – c’est compliqué de me laisser aller à l’air du temps, me promener en fonction du mood, de la pluie, des envies ou des amies.
je me rends compte que c’est sans doute pour cet aspect “réserver ses places” que je ne suis jamais allée bien souvent au théâtre d’ailleurs.
et puis cette ironie : tu dois prévoir tes plans à l’avance, alors que tout part en quilles totales et que, par définition, on ne sait sous quel règlement nos vies seront régies demain ou la semaine prochaine. et puis tout est à chaque fois “sold out”, “complet”, “fully booked”. tu me diras que forcément vu le nombre de places disponibles… Mais bon, soupir quoi…
bref, je ne sais où aller. pas fautes d’idées, mais faute de prévoir vraiment le coup pour un plan qui pourrait potentiellement sauter.
y a bien les squats et occupations précaires de notre ville qui s’organisent en festival du 8 octobre au 1er novembre. C’est la 3ème édition du coucou puissant et ça te baladera de la poissonnerie à la bougie, de l’accroche à l’adésif, de l’abbaye d’Ubu à la zinzinnerie, du b118 à l’école 404 et bien d’autres.
Au programme des tables d’hôtes, des soirées échanges d’idées, des projections de films, des expositions, des concerts, ateliers, portes ouvertes. ça ressemble presque à un truc qu’on faisait en 2019. et donc à tes risques et périls : selon le type d’événements et l’organisation sur place, ce sera plus ou moins safe… c’est la scène alterno dans ce qu’elle peut avoir de plus anarchiste. l’anarchie ne voulant pas dire que les gens se foutent de la santé, mais que chaque orga fera comme elle veut selon ses sensibilités et possibilités. A toi de voir, en commençant par checker leur agenda.
vendredi soir, au bunker, un endroit qui héberge la fanzinothèque, nous est proposé une soirée “bûcher inversé, le patriarcat en feu” : expo, performances, table de tatoo, concert et visages masqués sont au programme.
la scène queer n’est pas en reste non plus ce week-end avec deux jours dédiés au festival homografia au tri postal : une série d’événements autour de performances, panel de discussions, projections de films. Ici, ce sera cool : pas de réservations : tickets au prix démocratique de 5€ par jour de festival sont en vente à l’entrée.. .places limitées quand même pour que tu puisses questionner les normes et ta sexualité loin du corps des autres. niveau programmation, le highlight de cette seconde édition bruxelloise (d’un festival né à mexico) sera de nous proposer des œuvres qui nous feront voyager dans la culture queer mexicaine, justement.
si tu aimes la danse… enfin pas danser, parce que ça, à part dans ton salon avec deux potes, j’ai rien à te proposer. mais si tu aimes le spectacle de corps qui dansent sur une chorégraphie, samedi, au centre garcia lorca et dans quelques lieux en plein air, sera la journée “danse avec les foules” organisée par l’espaï. pour les spectacles en intérieur, il faut réserver, sinon, sur un coup de tête tu pourrais aller voir “bones” par exemple : c’est à 15 heures, une création de la compagnie alakshak, de et avec la chorégraphe colline etienne qui danse en duo avec thiago antunes. ça se passe dans la cour de l’école 68. Ou encore à 18h30 : “hold you own” par le duo florencia demestri & samuel lefeuvre, une performance très courte, 7 minutes à peine, qui nous sera présentée devant le garcia lorca.
ah ouais, j’ai failli oublier : il y a aussi le festival alimenterre sur le site du see u, et en particulier au kinograph (mais pas que). c’est un festival de films, donc plein de séances “ciné-débat”. en plus des séances de longs métrages : komcheztamère, à l’étage au-dessus du kinograph propose durant la durée du festival (qui a lieu jusqu’au dimanche 11 octobre) des projections en boucle de courts et moyens métrages…
au magasin 4, dimanche, c’est une nouvelle édition du salon des distros : fanzines, vinyles, bouquins, tu pourras y rencontrer des distributeurs de ces médias populaires, réalisés en mode diy et micro-édition.
enfin, mardi soir, si tu es un mec, que tu t’identifies en tant que tel : le beursschouwburg t’invite à une discussion sur l’identité mâle. c’est en non mixité, afin d’offrir aux hommes ce que les autres groupes minoritaires s’offrent déjà : un espace de partage en toute sécurité autour de questions de l’identité de genre.
prends soin de toi, n’aies honte de rien, ton masque n’est pas un prétexte pour fermer ta gueule, n’oublie pas que tu es légitime, que tu as des qualités, que tu peux rêver, que tu peux foirer, que rien n’est écrit dans le marbre, qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait, et que tout ce que je peux te souhaiter c’est de toujours réussir à t’adapter aux circonstances.
seuls les morts ne bougent plus de leur trou. les surprises sont pour les vivantes !
yelyam
poto de couverture : “vivre sans temps mort” – “jouir sans entraves”, flagey, bruxelles – février 2014
et pour la route et le plaisir de sa voix et de ce morceau repris :
Leave a Reply