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Be (not in)different

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Agenda 11/06 – 17/06/2015

Je vis ma vie sans vraiment chercher à suivre une tendance en particulier, mais je reconnais sans peine que je fais partie d’un monde, d’une société donnée et je réalise que nombre de mes habitudes, goûts et dégoûts sont influencés par mon milieu.

Je tente malgré tout d’être différente, ce qui passe par tenter de trouver “qui” je suis vraiment, en-dehors des détails anecdotiques visibles dès la première rencontre…Je scrute le fond de mon âme me demandant ce qui fait mon individualité.

Puis je pense que c’est d’une futilité sans nom que de chercher à me distinguer d’une masse d’êtres humains si nombreux… Et surtout que la recherche de la différenciation, c’est bien joli, ça occupe, mais que les vrais préoccupations sont ailleurs… Je ne suis qu’un amas organique de cellules, avec un esprit qui émet des idées. Mais, le plus important à réaliser est que je vis dans un monde dans lequel j’ai une influence malheureuse, un monde que je parasite.

La recherche de différence est futile car elle a tendance à me rendre parfois un peu trop indifférente à ce qui se déroule en ce moment sur terre… Je vis dans une bulle, je fais partie des personnes les plus privilégiées de l’espèce humaine toutes époques confondues. Et si tu me lis, si tu as ce temps et cette envie, tu fais également partie des êtres humains qui ont tout : la richesse, la santé, la paix, la connaissance, le savoir, la jeunesse presque éternelle, la beauté… C’est vertigineux d’y penser de la sorte… Des années de plaisir, de joies, de vie dans ce paradis qu’est l’Occident au 21ème siècle pour les quelques personnes qui, comme moi, sont relativement bien nées. Et tout cela avec juste assez de soucis personnels pour me permettre d’apprécier, de jouir pleinement de ma vie…

Quand je décide de réellement faire face à ma chance, cette vie côté paradis, que je tente de comprendre ce que vivent d’autres êtres vivants et que je me penche une demi seconde sur les raisons de ce chaos et ma propre responsabilité dans celui-ci, je ne peux pas m’empêcher de penser que je suis un monstre. Un vampire qui utilise les ressources de la terre pour son seul plaisir, pour une sur-vie qui est à des années lumières de la souffrance de ceux qui sont dans la survie.

Les changements grondent pourtant : j’ai toujours mon indécent confort mais les problèmes climatiques et les nombreuses conséquences sur le monde et dans nos âmes craquellent le mur d’indifférence derrière lequel je me planque la plupart du temps. Je me demande que faire, à quoi passer mon temps. Est-ce qu’écrire un article sur la vie artistique et culturelle a un sens alors que de graves problèmes sont à nos portes ? N’est-ce pas une très basique réaction de fuite face au danger ?

Puis, je tombe sur ce texte de Isabelle Sorente (publié dans Ravages numéro 3) intitulé “Sauver la joie”, où elle commence par ces mots :

Aucun d’entre nous ne peut ignorer le désarroi de l’ours blanc devant la fonte de la banquise (…). Et pourtant face à tant de douleur, peut-être devient-il plus urgent que jamais de préserver la joie.”

Alors, je ne sais pas trop si c’est une excuse pour continuer à m’amuser et à cultiver cette joie ou si je crois vraiment que mes centres d’intérêts et tous ces gens créatifs dont les oeuvres contribuent à enrichir mon âme, peuvent – à leur échelle – changer le monde.

Je t’invite à tracer ta route, à aller vérifier par toi-même les émotions que te procurent la vue de ces expositions, parmi elles il y a les photographies au Kabinet ou encore FFOMECBLOT au Clovis XV. Retrouve un peu de ton âme d’enfant face aux illustrations et fanzines durant The Kool Kids Klub Show, rue de Laeken, et amuse-toi de notre absurdité nationale au Clignoteur qui nous présente The Belgian Solutions… Et que tu penseras même à sensibiliser ta descendance à tout cela, en allant avec eux au SuperVliegSuperMouche, au parc de Forest.

J’espère que tu laisseras la musique entrer dans ton coeur que ce soit celle de Empty Taxi, à L’apéro de La Vallée, ou celle de Degurutieni au Café Central. A moins que tu ne préfères les compositions de Chopin durant la journée qui lui est consacrée.
Je te propose de cultiver ta joie, mais en ne restant pas indifférent aux questions de société : va discuter de l’usage de l’espace public et de ces nouveaux lieux qu’il nous reste à prendre d’assaut, comme les shopping centers qui méritent un avenir plus intéressant que leur passé, sans oublier le guerilla picknicking, également organisé dans le cadre de cette action de “meditating [Infra]structures.

Je sais la tentation d’oublier en se noyant simplement dans l’alcool et les tentations seront grandes cette semaine avec les nombreux apéros habituels auxquels s’ajoutent ceux du project space c-o-m-p-o-s-i-t-e, celui de l’équipe des soirées Zukunft au Yeti², sans même évoquer le nombre extravagant de personnes qui ont prévu d’aller à la découverte du Vertigo, un enième “rooftop” spot au centre ville.

Je te préviens de ne pas trop forcer sur tout cela, histoire que les gueules de bois ne soient pas trop importantes et qu’il te reste de l’énergie et quelques sous pour participer à ce Pauvre et Informe Festival de théâtre et autres performances à la Balsamine, où il faudra se rendre parce qu’on y parlera de “L’Europe anorexique” et que l’on s’occupera de “Looking for the Putes mecs” et que j’aime les titres qui claquent de la sorte.

Je ne sais pas si tout cela est utile, mais je crois que cela ne peut pas faire de mal d’essayer, de tester ces propositions empruntes de gentillesse certes, mais pas de naïveté.

Je pense aussi que je dois bien cela à tous ceux qui se battent quelque part, et pas bien loin de moi, pour vivre dans la dignité. En espérant les y croiser aussi joyeux et libres que moi….

I’m living my life without trying to follow any trend in particular. Yet, I have to admit to myself that I live in a certain society, I belong to a specific community and this has an impact on my habits, what I like or dislike.
That said, I’m trying to be different, trying to find who I really am, besides the common things that describes me. I try to look deep in my soul wondering what makes me this specific individual that I am.

Then, I realise how futile this question is: trying to be specific among billions of human beeings. And, more important, trying to be different is a great way to keep me busy, but real deal is else where. I’m just an organism with a brain and ideas. But I need to face the fact that I live in a world and that I have a very bad influence on it: I’m a parasites.

Trying to be different is even more futile when you realise that it makes me feel indifferent to what’s going on on Earth. I live in a bubble, I’m one of the very happy few, one of the most privileged and lucky person all humans from all periods taken together. If you are reading me, if you have this time and willing to do so, it means that you are also part of tha t group or people who has everything: wealth, health, peace, knowledge, awareness, nearly eternal youth, beauty… It is breathtaking to only think about it. Years of joy, pleasure, life in this paradise that Western country can be in the 21st Century if you were lucky enough to be in the good side of society…. And all this comes with just enough troubles to make you realise how lucky you are.

When I decide to look at my luck right in the eyes, to look at this life, when I try to understand what other forms of life are going trough and when I realise a bit where all this chaos comes from and my own personal responsability in all of this, I can’t prevent myself to think that I’m a monster. A vampire using natural ressources for my own pleasure.

But changes are getting closer: I still have this obstentatious comfort but climate changes and the numerous consquences for our world and our souls start to crackle the indifference behind which I’m hiding most of the time. I wonder what I can do about it, what I can spend my time doing. Writing this article about artistic and cultural life is it really what I have to do when you know the many other important and urgent issues to take care of? Am I not simply finding a basic escape strategy?

I stumbled upon a text written by Isabelle Sorente (published in a french magazine “Ravages numéro 3”) and called “Sauver le joie” (Save the Joy). Where she starts with those words:

“Aucun d’entre nous ne peut ignorer le désarroi de l’ours blanc devant la fonte de la banquise (…). Et pourtant face à tant de douleur, peut-être devient-il plus urgent que jamais de préserver la joie.”

Where she explains that while facing the distress of many animals facing climate change, it is even more urgent to preserv joy….

So I’m not sure whether I’m using this as an excuse to keep going with my life or whether I really believe that my interest and all those creative people who’s work contribute to enrich my soul can, in our level, contribute to change the World…

I’m inviting you to check that by yourself and see what type of emotions you will feel while seeing exhibitions like the photographs at Kabinet or FFOMECBLOT at Clovis XV. Or maybe you’ll feel like a child again when seeing illustrations and fanzines at The Kool Kids Klub Show, in Laekenstreet and you may even laugh at our own national absurdity in front of the Belgian Solutions at Le Clignoteur. Adn don’t forget to educate your kids to whole this by going with them at the Festival SuperVliegSuperMouche, in Forest Park.

I hope that you’ll let the music enter your heart may be the one from Empty Taxi at the La Vallée Apéro or the one from Degurutieni at Cafe Central. Or maybe you’ll preffer Chopin during a day dedicated to him?

I offer you to cultivate your joy, but not being indifferent to contemporary society questions. Go and listen to the issues of public space and those new spaces that we could invaded. Like shopping centers for instance. Not to forget to mention the guerilla pickniking also organised by this action called “meditating [Infra]structures”.

I know how easy it could be to simply forget about everything by drinking large amount of alochol and you’ll have numerous occasion to do so while going to the usual “apero” or trying some other: the one organised by project space c-o-m-p-o-s-i-t-e, or by the team of the electro parties Zukunft at the Yeti², not to even mention the crazy amount of people who are willing to try the newest rooftop space called Vertigo who’s opening this week, in the center.

I would suggest to not get too drunk, so you won’t be too wasted the rest of the week and might even try the Pauvre et informe festival, at Balsamine theatre: plays and performances to be shown there during two days.

I don’t know if it’s useful, but I strongly believe that it can’t harm too much to try, test all those ideas, where I feel some kindness from the people behind them, but still not naive about where and who we are.

I also think that I owe this to the too many people everywhere – and many of them very close – who are fighting to live a life of dignity. And I have the hope to meet them here and there, as joyful and free as I am.

Yelyam
Photo de couverture : Graffi-poésie, arrêt de bus de Flagey, Bruxelles – Mars 2014 Cover Picture : poetic graffiti ”Share your dreams with the ones who are capable of dreaming” – bus stop in Flagey, Bruxelles – March 2014

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